J’ai fait un truc de dingue. Je suis sortie du
triangle-rectangle Merci-Bonton-Pinson pour aller m’aventurer dans le 9éme, nouveau spot bobo du moment. D’ailleurs, je ne sais pas si vous aviez lu cet
article du NY Times où, en gros, le journaliste américain s’indignait de l’invasion
du jus de kale et des croissants sans gluten dans le 9éme. Il expliquait au
lecteur combien les hipsters étaient en train de dénaturer le quartier au
détriment du gayyyy Paris authentique, le Pigalle des artistes et des filles de joie. J’avoue
que l’article m’avait copieusement agacée. C’était un peu comme si on s’indignait
que le Bronx soit devenu un quartier trop « secure » parce que quand
même rien ne vaut une bonne fusillade pour sentir vraiment le cœur de NY
palpiter. C’est vrai quoi le hipster tue la prostitution de proximité,
indignons-nous !
Quand j’avais 20 ans j’ai habité quelques temps en haut de
la rue des Martyrs, juste au-dessus de Chez Michou et il n’était pas rare qu’on
me demande dans un souffle « c’est combien ? » alors que je
rentrais le soir. C’est
vrai que le quartier est en pleine mutation, mon ancien primeur à une nouvelle enseigne
« Zadig et Voltaire » et mon boucher s’appelle maintenant « Aesop ».
C’est vrai que c’est pénible cette
impression de croiser toujours les mêmes enseignes, les mêmes marques, les
mêmes gars à barbe et filles à bun tressé mais bon moi j’aime bien le jus de
kale (et les barbus) et j’espère que quelques-unes de mes anciennes voisines ne font plus les
100 pas dans la rue en attendant le touriste américain libidineux. Mais je m’égare,
je suis donc allée faire un petit tour dans le 9éme (où soit dit en pensant il
y a une excellente liste pour les municipales. Perso j’ai un vrai coup de cœur pour
la candidate N°7, pas vous ?). Et bien y a plein de chouettes petites adresses. Au 38, Mr Fish avec sa jolie petite sélection d’objets pour la maison et des tas d’idées
cadeaux. Il y a un bien joli fleuriste Le petit zinc et il y a le
nouveau Café Marlette où j'ai fait ma petite pause glucidique. Le café est joli comme tout, lumineux, aéré. Une poignée de
table, des gâteaux bien sûr, faits avec les préparations maison que l'on peut acheter sur place, le thé lov organic, le café de chez Coutume mais aussi des petits encas pour le midi, et un brunch qui va sans aucun doute être pris d’assaut. Bon en revanche je
n’ai pas vu de jus de kale.
38 rue des Martyrs
Le p'tit Zinc - bar à fleurs
41 rue des Martyrs
51 rue des Martyrs
Ben tu vois, Grenoble c'est vraiment une ville de pégus, je ne sais pas ce qu'est du jus de kale...
RépondreSupprimerQuant à Aesop, et Marlette, je connais de nom bien sûr, mais de là à les trouver dans ma ville, hein ;)
pour marlette a grenoble, on trouve des preparations rue de strasbourg. pour la branchitude d un lieux. je crois qu il deplace juste un peu plus loin ( et souvent en plus sordide) le contexte dans lequel vivent les gens
RépondreSupprimer( je ne sais pas comment ne pas me mettre anonyme, je ne sais pas ou mettre mon mail sans que tt le monde le voit. si on m explique je veux bien laisser mon adresse mail....
so'
Ah la rue des Martyrs, tu me rends nostalgique.... si ca se trouve on s'est croisées dans la rue à l'époque? Mon grand pere habitait rue Condorcet... Qu'est ce que je l'ai monté cette rue!!!!
RépondreSupprimerC'est toi qui devrais écrire les articles sur Paris pour le NYT
RépondreSupprimerMoi je suis assez d'accord avec ton anonyme, la prostitution ne va pas disparaître mais se déplacer et peut être vers du pire... mais c'est un débat vraiment compliqué, hein?
RépondreSupprimerEn tous cas merci pour ton esprit d'aventurière de quitter ton triangle rectangle de prédilection et me permet d'étoffer mon carnet de bonnes adresses parisiennes ;-)
Je voudrais habiter le 9e et t'inviter à boire du jus de kale ;-) avec ma copine Alexandra ... Sinon Ruben veut ouvrir un food truck de sauterelles grillées, dois je le signaler au journaliste du NY Times ?
RépondreSupprimerMerci pour ces bonnes adresses elles vont directement dans mon carnet !
RépondreSupprimerla gentrification de Paris est indéniable, habiter/consommer à Paris est réservé à une élite, il n'y a qu'à regarder la liste socialiste (!?) aux municipales composée exclusivement de cadres, où sont les techniciens, les artisans, les ouvriers ? ils n'ont halés plus de droit de cité à Paris. J'ai habité Paris quand j'étais étudiante, quartier Saint Denis, il reste "quelques voisines qui font les 100 pas" mais que sont devenues les autres ? elles ont ouvert des bars branchés ou font plutôt des passes en bordure du périph'.. l'"abolition" de la prostitution souhaité par Najat VB est un voeu pieu et une façon bien bourgeoise de stigmatiser, voire d'infantiliser une catégorie de personnes, mais bon je m'emporte, c'est un autre débat ;-)
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